Conseil communal du 17 02 2025 - Déclaration de politique générale

Je lis, dans votre introduction, ces belles intentions, car il ne s’agit finalement ici que d’intentions, sinon ce serait tellement pauvre pour les 6 ans à venir. Une belle phrase retient donc mon attention qui nous dit que nous allons bâtir une « commune inclusive » ! Je me demande si réellement vous savez de quoi vous parlez ! Certains de la majorité actuelle sont encore présents aujourd’hui et en 12 ans, je me pose la question de savoir ce qui a été mis en place à ce sujet à moins que, tout à coup, comme pour la propreté dans nos villages, un Citoyen clairvoyant, perspicace, dérangeant par essence nous ouvre les yeux sur les promesses ou simplement les intentions non tenues. 

La commune inclusive c’est celle qui a la volonté (mais pas que la volonté) d’accueillir toutes les personnes sur son territoire, y compris les publics fragilisés, les différences hommes/femmes, les personnes en grande précarité et les personnes en situation de handicap comme on le dit pudiquement. 

Je me souviens, les amis socialistes l’ont tellement soutenu, de notre ami Philippe Bequet qui réclamait, il y a plus de 12 ans, des accès aux bâtiments publics de tous genres avec des rampes lui facilitant la mobilité, à lui et à tant d’autres et qui sont restés globalement sans réponse ! Je passerai sous silence les signalétiques en braille ou les guichets adaptés, je crois que comme pour d’autres domaines du bien-être du citoyen, vous aurez tout prévu. Gouverner c’est prévoir mais encore faut-il que les prévisions soient serties d’effet.

Les communes sont le fruit de leur Histoire mais elles doivent être le fruit de la réflexion profonde. On ne peut en réalité répondre à ces questions qu’en les posant aux principaux concernés. Pour rendre la commune plus inclusive, il faut d’abord penser les projets pour tous en amont, en repartant de l’humain. Cela implique de prendre en compte les besoins réels de l’ensemble des utilisateurs et, surtout, de décentrer la perspective de ceux qui pensent la commune, grâce à des diagnostics complets, des usages actuels et futurs, des manques, des principaux points de friction. Il faut pour cela passer par une démarche participative, pour faire émerger le ressenti de la commune telle qu’elle est réellement vécue, entre autres,  par des marches exploratoires, qui rassemblent citoyens et professionnels, Il faut s’entourer des personnes extérieures apportant des compétences telles que des architectes, des ingénieurs urbanistes.  

Je suppose que nous verrons enfin la fin d’un tunnel dans lequel nous sommes plongés depuis tant d’années à ce sujet.  Pour ce qui concerne d’autres points, je me contente de croire que ce texte n’est qu’une ébauche, une esquisse voire un embryon de ce que vous désirez mettre concrètement en place. Je ne parle pas ici du sport qui jouit heureusement de quelques intentions à l’article 5 mais je ne sais pas où nous ferons croire aux Citoyens que notre commune deviendra une commune sportive. Il faudra qu’en toutes lettres figure le projet réel et non utopique de voir les infrastructures sortir de terre. Sans cela, tout l’article 5 pourra retomber dans les oubliettes. Il n’y a pas beaucoup de sportifs autour de cette table, mais parodiant un personnage politique bien connu de chez nous, mon cœur de président saigne quand l’échevin d’une ville voisine venu assister à une rencontre me dit que nous sommes restés au temps du Moyen-Age du foot ! 

Je suis heureux d’apprendre que nous allons moderniser la communication avec les Citoyens. Vous savez au bureau où je suis administrateur, le label de la qualité est et doit rester la présence du personnel et sa disponibilité à tous moments. Ce sont les deux seuls critères de la bonne communication, le reste c’est de la littérature.  

Je suis tout heureux aussi d’apprendre que nous allons pérenniser les emplois des agents communaux et ainsi les garder au sein de notre administration car depuis un certain temps, ils quittaient le navire en grand nombre. Il est vrai que j’ai lu qu’ils allaient s’épanouir vers d’autres cieux. J’ai quand même pu comprendre que certains fuyaient plutôt à la lecture de leurs lettres de démission. Mais heureusement ces temps seront révolus. 

Je finirai par vous avouer qu’en sortant j’ai fait une bise à mon chat car le petit espiègle m’a soufflé que ses copains n’avaient pas eu le moindre égard, pas une lettre, pas une virgule pour leur bien-être. Or, voici un domaine qui fait parler de lui dernièrement. Nous avons des endroits mis en exergue par des amoureux de la nature mais aussi par les spécialistes. Et mon chat de me souffler en ronronnant de tristesse qu’il a tant de copains non stérilisés sans abri. 

Ce que je viens de vous lire, j’espère que ce sera perçu comme une volonté de construire ensemble une commune inclusive, sportive, accueillante et fière de ses services à offrir aux Citoyens qui restent le centre de nos préoccupations et je pense surtout à ceux qui désirent collaborer avec nous, qui parfois nous dérangent peut-être quand ils nous montrent nos défauts qui doivent aussi être modestement reconnus.    

Texte de Baudouin DUFRANE, conseiller "Estinnes Plus"